DEDANS
- Olivier Lincker
- 6 avr. 2021
- 4 min de lecture
« L’art vise à imprimer en nous des sentiments plutôt qu’à les exprimer. »
Henri Bergson
Proposez un dessin en perspective d’un environnement* immersif, dans lequel le spectateur serait amené à vivre une expérience artistique (ex : ressentir un sentiment, une émotion, se questionner sur…). Votre réalisation graphique détaille autant que possible votre projet.
Les questions suivantes peuvent vous aider à orienter votre création : – En quoi l’immersion est-elle source d’une expérience esthétique singulière ? – En quoi l’action ou l’interaction du spectateur dans l’œuvre modifient-elles la réception de celle-ci et ainsi l’expérience ? – Quelles sont les différentes caractéristiques de votre environnement immersif ? – Quelle différence faites-vous entre un environnement, une installation et une sculpture ?
*Le terme environnement est utilisé depuis la fin des années 50 pour des œuvres en trois dimensions dans lesquelles le spectateur peut être invité à entrer. Transposition de l’espace scénique du tableau à celui de la réalité. Les artistes du Pop Art ont été les pionniers en la matière (Rauschenberg, Dine, Kienholz…). Mais le principal initiateur reste Edward Kienholz, qui reconstitue en faux » tableaux vivants » de façon outrée, les aspects sordides de la société américaine contemporaine. À partir des années 60-70 se développe ce type d’accroche avec les variations les plus larges possibles et le terme s’applique désormais à tout travail remplissant plus ou moins l’espace et conçu comme un tout, qu’il soit in situ ou non.
L’installation, quant à elle, parcourt l’art du 20e siècle. Elle témoigne au fil du siècle l’évolution de l’art en y intégrant les acquis que les successives avant-gardes apportèrent : décloisonnement des disciplines artistiques, assemblage de matériaux hétéroclites et para-artistiques, fuite des lieux institutionnels, participation active du spectateur, indétermination et nouvelle temporalité. Aujourd’hui l’installation – croisement de peinture, sculpture, architecture et audiovisuel – est le lieu de réflexion sur le cadre où l’art se manifeste, lieu des implications formelles symboliques et idéologiques que cet espace joue dans la réception de l’œuvre, interrogeant ainsi les codes qui conditionnent les relations entre art et spectateurs.
L’œuvre se présente dans le même espace que celui du spectateur, convié à une expérience non plus seulement visuelle mais de tous les sens.

Exemples pour dessiner en perspective
Le principe de la perspective linéaire se développe au début du 15e siècle, dans le milieu intellectuel et artistique de Florence. Cette invention est attribuée aux Florentins Leon Battista Alberti, architecte, artiste et homme de lettres et Philippo Brunelleschi, architecte et sculpteur.
La perspective linéaire (également appelée perspective conique ou centrale ou albertienne) est la forme la plus générale de la projection des volumes sur une surface. Les techniques de dessin utilisées s’appuient sur les propriétés mathématiques de la projection centrale de l’espace sur un plan.
Pour sa construction, l’artiste effectue la construction à la règle et au compas ou calcule la position des lignes principales, et si nécessaire de chaque point de l’espace, connaissant le point d’observation du sujet, le point d’observation du tableau et les dimensions de celui-ci. Les droites reliant l’œil de l’observateur aux contours d’un objet forment un cône, qui doit être géométriquement semblable à celui qui relie l’œil du spectateur au contour de la représentation dans le tableau. L’image d’une droite du sujet est une droite.
Les principes issus de la Renaissance artistique supposent que le spectateur regarde le sujet à travers une fenêtre, ouverture verticale homologue au cadre du tableau, et que son œil est centré horizontalement. Cette convention permet de simplifier les constructions.
Source Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Perspective_linéaire
Références artistiques possibles
Piero Della FRANCESCA ou Luciano LAURANA ou Francesco Di GIORGIO ou Melozzo de FORLI, La Cité idéale, 1475-1490, tempera sur panneau, 67,7 x 239,4 cm, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Cité_idéale_(Urbino)
Piero della FRANCESCA, La Flagellation du Christ, 1444-1478, tempera sur bois de peuplier, 58,4 x 81,5 cm, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Flagellation_du_Christ_(Piero_della_Francesca)
Veronica JANSSENS, Red, Blue & Yellow, 2001 La pratique artistique d’Ann Veronica JANSSENS pourrait se définir comme une recherche basée sur l’expérience sensorielle. Par divers types de dispositifs (installations, projections, environnements immersifs, interventions urbaines, sculptures), Ann Veronica Janssens invite le spectateur à franchir le seuil d’un espace sensitif nouveau. Spatialisation et diffusion de lumière, rayonnement de la couleur, impulsions stroboscopiques, brouillards artificiels, surfaces réfléchissantes ou diaphanes sont autant de moyens lui permettant de révéler l’instabilité de notre perception du temps et de l’espace.
Christa SOMMERER & Laurent MIGNONNEAU, Trans Plant, 1995
Char DAVIES, Osmose, 1995
Chiharu SHIOTA, During Sleep, 2002, Installation, Kunstmuseum Luzern, Suisse
Olafur ELIASSON, The Weather Project, 2003, Installation, Turbine Hall, Tate Modern, Londres, Grande-Bretagne
Ernesto NETO, Celula Nave, 2004, Installation, Museum Boijmans Van Beuningen, Hollande
Anish KAPOOR, Leviathan, 2011, Monumenta, Paris. L’œuvre est une sculpture monumentale en PVC rouge gonflé, de 12 tonnes, d’une hauteur maximale de 35 m et d’un volume de 72 000 m3. La sculpture est composée de quatre espaces de forme sphérique ou ovoïde. Un seul de ces espaces est accessible au public, les trois autres sont seulement accessibles au regard. Les visiteurs pénètrent tout d’abord à l’intérieur de la sculpture, éclairée de l’extérieur. En en sortant, ils ont la possibilité de la découvrir de l’extérieur, dans la nef du Grand Palais. (source Wikipédia)
Do Ho SUH, Apt. A, Corridors and Staircases, 348 West 22nd Street, New York NY 10011, USA, 2011-2012, 2015, 974 x 168 x 1163 cm, Installation, 21st Century Museum of Contemporary Art, Kanazawa, Japon
Questionnement(s) :
La représentation ; images, réalité et fiction : la ressemblance – le dispositif de représentation.
L’œuvre, l’espace, l’auteur, le spectateur : l’expérience sensible de l’espace de l’œuvre.
Expérimenter, produire, créer (D1, D2, D4, D5) :
Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu.
S’approprier des questions artistiques en prenant appui sur une pratique artistique et réflexive.
Mettre en œuvre un projet artistique (D2, D3, D4, D5) :
Concevoir, réaliser, donner à voir des projets artistiques, individuels ou collectifs.
Se repérer dans les étapes de la réalisation d’une production plastique et en anticiper les difficultés éventuelles.
Faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite d’un projet artistique.
Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art (D1, D3, D5) :
Identifier des caractéristiques (plastiques, culturelles, sémantiques, symboliques) inscrivant une œuvre dans une aire géographique ou culturelle et dans un temps historique.
D1 Les langages pour penser et communiquer – D2 Les méthodes et outils pour apprendre – D3 La formation de la personne et du citoyen – D4 Les systèmes naturels du monde et l’activité humaine – D5 Les représentations du monde et l’activité humaine
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